Clément et Alexandre, deux apprenants EIGSI, vous racontent la genèse d’Esprit Entrepreneur. Il s’agit d’un média consacré à l’entrepreneuriat qui connaît un succès fulgurant sur les réseaux sociaux !
L’EIGSI a interviewé Clément et Alexandre, deux étudiants-entrepreneurs audacieux 🎙️
Clément : Je m’appelle Clément MONBEIG, j’ai 22 ans, je suis originaire d’Aix-en-Provence. Je suis étudiant en apprentissage à l’EIGSI en 5ème année en dominante Entreprise du futur. J’ai la chance de travailler pour le Groupe LVMH, plus précisément dans la gestion de projet informatique pour Henessy (producteur de Cognac). Je suis arrivé à l’école en 2018 en première année de prépa intégrée.
Alexandre : Je suis Alexandre FAVRE, je suis originaire de Haute-Savoie. J’ai intégré l’école également en 1ère année de prépa intégrée et je suis actuellement en 4ème année en dominante Performance Industrielle. J’effectue en ce moment un semestre à l’international à l’université de Liège en Belgique où j’étudie en particulier l’architecture et le bâtiment.
Clément : On s’est donc rencontré durant notre première année à l’école avec Alexandre, nous étions dans le même groupe de TD. On a vite accroché tous les deux, car nous nous sommes rendu compte que nous avions un point commun. Nous avions envie d’essayer, de tester, de faire des choses… À l’époque, nous ne savions pas encore très bien quoi… Les idées sont venues les années suivantes…
Comment est né Esprit Entrepreneur ?
Alexandre : Avant toute chose, il faut savoir que Clément et moi nous avons commencé à entreprendre avant le lancement de Esprit Entrepreneur. Clément réalise des prestations de captation et montage vidéo, et moi-même, je me suis lancé dans l’immobilier locatif en partant de zéro. Tout ça en parallèle de nos études bien sûr.
Esprit Entrepreneur, c’est un projet qui vit déjà depuis quelques années et que l’on a fait évoluer au fil du temps, en gagnant en expérience.
Clément : Tout commence fin 2020, nous avons décidé de créer un groupe qui rassemblait des entrepreneurs. Tous les mois, nous proposions un sujet d’échanges avec un invité (entrepreneur expérimenté) qui venait débattre et présenter son point de vue. Les conférences se déroulaient alors en ligne et les membres du groupe pouvaient poser leurs questions. Nous avons organisé 12 conférences en un an avec une quarantaine de membres au sein du groupe.
Alexandre : L’idée au départ c’était de développer notre réseau de professionnels. On a vite compris que ce réseau était très important. On se sentait assez seul pour entreprendre, car nous étions étudiants. Nous voulions rencontrer des gens qui avaient la même envie et surtout qui pouvaient nous aider, nous conseiller.
Clément : Ça, c’est donc la première phase d’Esprit Entrepreneur. On a eu la chance de pouvoir développer ce projet au sein de l’incubateur EIGSI et de bénéficier de l’accompagnement qui va avec.
Après un an, on a fait un bilan très positif de cette expérience. En effet, nous avons pu attirer 25 chefs d’entreprises très qualifiés. La plupart avaient entre 5 et 25 salariés, et un excellent état d’esprit.
Lors de nos réunions mensuelles, nous avons également attiré des invités de plus en plus prestigieux. Le dernier en date était Jérémy Goillot : il s’agit d’un des fondateurs de Spendesk, une entreprise valorisée aujourd’hui à un milliard d’euros : c’est la 27eme licorne française !
Cependant, le modèle que nous avions mis en place souffrait d’un défaut : il était difficile de réunir 25 chefs d’entreprises en même temps. Nous avons donc cherché à faire évoluer le format pour apporter toujours plus de valeur, mais en moins de temps et à plus de monde.
Alexandre : Oui, c’est exactement ça, il nous fallait trouver un moyen de faire perdurer le projet tout en cherchant à plus fédérer, à ce que ça prenne plus d’ampleur. On devait aussi trouver un moyen de gagner un peu d’argent avec Esprit Entrepreneur. Pour cela, on a brainstormé, discuté avec les membres du groupe…
Clément : Et on est arrivé au constat suivant :
- Je savais déjà faire des vidéos efficaces et professionnelles.
- Alexandre avait un super réseau côté investisseurs et moi un bon réseau plutôt axé chefs d’entreprises.
- Nous avons aussi constaté qu’il y avait un manque structurel de contenu lié à l’entrepreneuriat sur les réseaux sociaux, malgré une demande énorme.
- En effet, 1 jeune sur 2 de moins de 25 ans a l’envie de devenir entrepreneur (source : BPI FRANCE ).
À partir de là, on s’est dit qu’il fallait profiter de nos forces et lancer un média spécifiquement axé sur le sujet de l’entrepreneuriat, accessible à tous, grand public.
C’est donc cette réflexion qui vous a amené à lancer une nouvelle version publique d’Esprit Entrepreneur ?
Clément : C’est ça ! Alors pas du jour au lendemain. Pour lancer cette nouvelle version, on a longuement préparé notre coup. On a réalisé un plan d’action, et défini le concept. Puis nous avons commencé à dénicher nos premières personnes à interviewer. Le premier tournage a eu lieu en juin 2022.
Alexandre : Nous avons vraiment pris le temps de bien définir notre concept qui est le suivant :
- Nous nous déplaçons pour interviewer un invité qui a un beau parcours entrepreneurial. Nous le questionnons sur son parcours professionnel, et sur son métier. Notre objectif, c’est de se différencier de tout ce qui existe déjà sur les réseaux sociaux. On veut vraiment aborder des sujets du type état d’esprit, conseils psychologiques… afin de proposer du contenu où l’on décortique des entreprises qui marchent.
- À partir d’interviews de 2h, nous réalisons une vidéo de 30 minutes. Cette vidéo est alors disponible gratuitement sur YouTube.
- Ensuite, nous créons des vidéos courtes d’une minute pour les réseaux sociaux (Instagram, Tiktok…). Dans ces “shorts” ’on se concentre sur les punchlines pour donner l’envie aux gens d’aller voir la vidéo YouTube.
Comment s’est passé le lancement cet été ?
Alexandre : D’abord avant de se lancer on s’était fixé des objectifs tant en termes de volume de vidéos à diffuser que de nombre de vues, etc. Nous nous sommes lancés le défi de publier une vidéo longue (Youtube) par semaine et une vidéo courte par jour sur les réseaux ! C’est un travail considérable, car on doit trouver les invités, se déplacer, monter chaque vidéo.
On s’était dit qu’en un mois on pourrait peut-être faire 100 000 vues et avoir au moins 1 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Mais on était en fait vraiment trop prudents…
Clément : Nous avons lancé la machine le 1er août et on a tenu nos objectifs en termes de rythme de publication. L’objectif initial a été dépassé d’un facteur 40 : en un mois, on avait fait 4 Millions de vues (cumulées) et on avait plus de 35 000 abonnés ! Un succès fou !
Et maintenant ?
Clément : Après 4 mois, Esprit Entrepreneur a dépassé les 10 millions de vues, et cumule près de 80 000 abonnés ! Pour cela, nous avons publié 9 interviews longues, et 110 vidéos courtes.
D’ailleurs, dans le cadre de mon expérience obligatoire à l’international, j’ai proposé à l’école (et motivé de l’intérêt pédagogique) de partir réaliser certaines de ces interviews d’entrepreneurs partout en Europe. Cet été, j’ai donc parcouru l’Europe et interviewé des entrepreneurs dans 10 pays. Ceci m’a permis de valider mon expérience internationale !
Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
Alexandre : Maintenant que nous avons une communauté, l’idée c’est de monétiser le projet. On va passer à la phase où l’on applique le business model que l’on s’est fixé avec deux grands axes :
- Proposer aux entreprises de faire pour eux, ce que l’on a fait avec Esprit Entrepreneur. Des vidéos impactantes, courtes, qui les mettent en valeur, et ce de manière récurrente.
- Proposer des partenariats rémunérés avec des entreprises afin de le mettre en avant sur la communauté Esprit Entrepreneur, comme un média classique en fait.
Clément : Pour atteindre cet objectif, on a également besoin de déléguer l’opérationnel. Par exemple, on est en train de mettre en place la délégation de certaines parties du montage vidéo. Il ne faut pas oublier qu’on est encore étudiant… Parallèlement à ça, on est en train de faire toutes les démarches administratives et juridiques pour créer notre société.
En quoi être ingénieur généraliste vous aide dans ce projet ?
Clément : Pour moi, la formation d’ingénieur généraliste, nous donne une culture technique qui nous permet de comprendre les problématiques de la plupart des personnes avec qui nous travaillons. En plus, le fait que j’ai pu faire le cycle ingénieur en apprentissage m’a aussi appris à gérer des projets et à comprendre les enjeux humains liés à ces projets.
Alexandre : Une formation d’ingénieur généraliste, c’est aussi un réel atout en termes d’adaptabilité. C’est une formation qui nous apprend à apprendre, dans n’importe quel domaine. Par exemple, je n’aimais pas du tout le code, l’informatique, le montage vidéo et en quelques semaines j’ai réussi à apprendre ces compétences.
Cette culture généraliste, permet à n’importe qui de pouvoir créer, s’adapter, innover, et même imaginer des métiers de demain, comme on est en train de le faire. C’est une vraie forme de liberté ! Il ne faut pas aussi éluder le fait que l’EIGSI possède un réseau d’alumni vraiment riche, nos 3 premiers invités étaient des anciens étudiants de l’école.
Si demain ça s’arrêtait, qu’est ce que vous retiendriez ?
Clément : Moi je garderai deux leçons que j’ai retenues : le business c’est avant tout du réseau, et cette aventure est et a été un formidable tremplin pour rencontrer des gens géniaux et talentueux.
Un entrepreneur m’a dit un jour : “work in the business VS work on the business”. Pour développer une entreprise, il faut se concentrer sur les actions stratégiques, tout en déléguant au maximum l’opérationnel.
Alexandre : Moi, ce que je garderai, c’est l’importance de se créer une communauté, autour de soi. C’est quelque chose de primordial pour avancer et lancer des projets…Avec un réseau fort, tu peux tout faire ! Si demain on perd tout, je sais comment refaire, et je ne perdrai jamais ce réseau existant, on ne peut plus revenir en arrière.
Clément : Le fait d’être deux sur ce projet, ça aide également beaucoup ! On a des profils assez différents avec Alexandre, mais très complémentaires, et le fait d’être à deux ça permet vraiment de tenir sur la durée.